Les pleurs correspondent au cri de détresse du bébé et, en l’absence de communication verbale, ils constituent son système de signaux le plus important pendant ses douze premiers mois. C’est une demande d’aide indéterminée pour attirer d’urgence l’attention des parents, même s’ils ne comprennent pas immédiatement le problème. Le parent peut alors apporter un réconfort et identifier rapidement l’origine du mal.
Les causes des pleurs de bébé
Les pleurs du bébé ont sept causes principales :
- la douleur,
- l’inconfort,
- la faim,
- la solitude,
- la sur-stimulation
- la sous-stimulation
- et la frustration.
Si nous, adultes, nous nous cognons la tête ou nous nous coinçons les doigts, nous hurlons et jurons, mais nous n’avons plus recours aux pleurs. Le bébé, en revanche, pleure dès qu’il ressent une forte douleur, et ce n’est pas sans raison. Un bébé ne peut dire à quel point il s’est fait mal. Qu’il se soit fait un petit bobo ou blessé plus grièvement, il ne sait pas distinguer les deux.
Sa seule parade est de crier à pleins poumons, sans tenir compte de la nature précise de la douleur. La mère accourt, identifie rapidement l’origine du mal et adopte les mesures nécessaires. Les parents ne doivent jamais commettre l’erreur de croire que les pleurs sont une forme d’expression ou une sorte de soupape de sécurité. C’est toujours, chez le petit enfant, un appel à l’aide, et ils doivent être traités comme tels.
Si un bébé s’est mouillé ou sali, ses pleurs sont un message d’inconfort. C’est une forme de désagrément moins aigu, et le cri d’inconfort n’a donc pas l’intensité et la force du cri de douleur.
Quand un bébé a faim, il peut pleurer pour qu’on le nourrisse, et il s’arrêtera si on lui donne le sein ou le biberon. Pourtant les choses se compliquent quand un enfant a pleuré pendant un certain temps : il est alors très énervé et bouleversé. Dans l’état où il se trouve, il ne peut pas se calmer en quelques secondes pour commencer à téter. Quelques instants lui sont nécessaires pour se remettre de ses émotions. Dans ce cas, il faut d’abord câliner, étreindre et bercer le petit enfant pour relâcher la tension.
Très souvent, la solitude est à l’origine des pleurs, surtout lorsque les causes les plus évidentes ont été éliminées et que les parents ne trouvent pas d’autre explication. S’il se sent isolé de ses protecteurs, le bébé peut pleurer jusqu’à ce qu’il se trouve de nouveau en contact physique avec eux. La solitude prolongée donne au bébé un sentiment d’insécurité, et il crie souvent, sans discontinuer, jusqu’à ce qu’un parent le prenne dans ses bras. Il n’est certainement pas facile pour des parents modernes, occupés, d’être sollicités par leur nourrisson qui réclame de la compagnie, mais ce besoin de rester proche de ses protecteurs a été fortement programmé chez le bébé humain dans le cours de l’évolution, et ce n’est pas une mince entreprise que de prétendre aller contre cet état.
Une stimulation excessive due à un surcroît de lumière ou de bruit peut indisposer le bébé et le faire pleurer. Ce n’est pas une douleur du même ordre qu’un désagrément physique. C’est une forme de douleur sensorielle, où les yeux et les oreilles souffrent d’un flux d’informations trop brutal. Les bébés ne supportent pas les bruits forts ou les lumières éclatantes, ce que nous avons tendance à oublier. Les jours de grand soleil, les parents ne comprennent pas pourquoi leur nourrisson pleure, sans se rendre compte que, contrairement à eux, l’enfant ne porte pas de lunettes noires pour se protéger.
Une stimulation insuffisante pose un problème chez les bébés plus âgés, à partir de 6 mois. Les pleurs, à ce stade, s’expliquent souvent par l’ennui; il est nécessaire que l’environnement du bébé comporte des éléments changeants. Si ces éléments ne sont pas les parents, il lui faut des formes des couleurs et des motifs variables qui apportent la stimulation nécessaire à ses organes sensoriels.
Enfin la frustration est une cause de pleurs chez le bébé qui grandit et ne peut accomplir ses ambitions en raison de sa maladresse et de son impuissance. S’il veut saisir un objet qui reste hors d’atteinte, il aura des larmes de rage. S’il s’efforce d’effectuer quelque chose sans y parvenir, il peut se mettre à pleurer pour appeler ses parents afin qu’ils l’aident à venir à bout d’une tâche minime – mais terriblement importante – qu’il s’est assignée.
La distinction des pleurs
On considérait jadis que les pleurs engendrés par ces sept situations différentes étaient toujours de même nature, mais nous savons à présent que la mère peut en identifier certains, sans apprentissage spécial ni expérience prolongée. Les mères sont apparemment programmées pour cela. Notamment, les pleurs de douleur se distinguent du reste, car le ton plus aigu du bébé déclenche une réaction plus intense de la part de la protectrice. Mais il n’est pas toujours possible de déduire du type de pleurs la nature du problème et, quelque fois, même après une inspection minutieuse, l’origine du désagrément reste un mystère.
Les pleurs peuvent parfois plonger le parent dans la consternation, car il est incapable de déterminer précisément ce qui les a déclenchés. Si la douleur, la faim, le choc, l’inconfort et les autres raisons évidentes ont été éliminés alors que l’enfant continue de pousser des cris à vous fendre l’âme, le parent fini par se trouver dans le même état de désarroi que son petit.
Si rien ne paraît arrêter les pleurs de l’enfant, le parent devient si tendu que son angoisse même va encore aggraver le désespoir du bébé, et la situation encore empirer. Un cercle vicieux s’instaure alors : les parents souffrent le martyre tandis que leur bébé continue d’émettre des signaux de détresse.
Ce problème se rencontre surtout chez le bébé qui ne se sent pas en sécurité parce que trop souvent isolé de ses parents. L’insécurité ne peut être apaisée que par le réconfort physique et un contact étroit, détendu. Car si le contact se produit dans la tension et la nervosité, il n’améliorera en aucun cas l’état de l’enfant.
Le parent agité, irrité ou impatient ne se rend pas toujours compte à quel point il transmet son état d’esprit à son enfant par le langage du corps. Les bébés ressentent profondément les mouvements agités, saccadés des parents, et les interprètent vite comme des signes d’insécurité. Ceux-ci ne font que confirmer et amplifier leur état, aggravant les cris au lieu de les calmer. Mais comment, lorsqu’on est inquiet, simuler la sécurité ou la sérénité ? C’est une tâche difficile, mais si l’on y parvient, on accomplira des miracles en un rien de temps